FRONTIERES – Opération à cour ouverte 2024

FRONTIERES
Opération à cour ouverte #17

MYTHOLOGIE DES FRONTIERES…

Dès la fin du XIXe siècle, la frontière devient un roman national après l’effondrement du Second Empire et l’invasion allemande jusqu’à Paris. Une première guerre mondiale, une seconde guerre mondiale, la guerre froide, le rideau de fer…
Le grand souffle des sixties va mettre provisoirement de côté les frontières afin de s’ouvrir sur le monde par la musique, les romans, la philosophie, le cinéma… Les écrivains voyageurs, la Beat generation, Nicolas Bouvier, Blaise Cendrars, Alexandra David-Neel, Joseph Conrad, etc… sans oublier Impressions d’Afrique de Raymond Roussel, vont envoyer la jeunesse occidentale sur toutes les routes du monde sans s’encombrer de frontières…
Les soubresauts du monde politique, économique et social vont lentement remettre les frontières au centre. On va voir apparaître un nouveau type d’individu, parfait bouc émissaire, supposé dangereux, le migrant ! Dans le même temps, la chute du mur de Berlin laisse penser quelque temps que les frontières deviennent accessoires après la victoire du capitalisme. Erreur tragique, les frontières se renforcent, on y adjoint des murs un peu partout dans le monde et on découvre effaré que les hommes se déplacent de plus en plus difficilement, certains sont carrément assignés à résidence et, dans le même temps, c’est « open bar » pour la circulation des marchandises !
A l’intérieur des sociétés nationales on assiste à une fracturation violente des classes sociales avec des « frontières » sociales, économiques, numériques… et culturelles !
Et le monde de l’art dans tout cela ? Comment raconter, imaginer, rêver le monde alors qu’il est « éparpillé façon puzzle » comme un miroir brisé ?

« L’engagement particulier de l’artiste, c’est de descendre aux entrailles des choses et de rendre exactement ce qu’il a découvert »
Roger Vailland