• à FLEUR de PEAU 2025

Blandine Olivier

dessin

Récits sensibles qui interrogent notre lien au vivant et à des futurs possibles

Je développe une pratique à la croisée de problématiques écologiques et de fictions en explorant les liens entre le corps humain, les entrailles animales et les formes végétales. Je m’intéresse à ce qui se transforme, se décompose, mute.

Le végétal occupe une place centrale dans mes recherches, en tant que matière et en tant que représentation de celle-ci. Dans mes séries Incarnation et Les Hybrides, je mêle dessins anatomiques et formes botaniques. Un cœur devient fleur. Des racines se fondent dans des organes. Je cherche cette zone trouble où les corps se confondent, où les frontières deviennent poreuses.

Mon travail est traversé par la notion de vanité, celle comprise en tant que méditation sur notre propre finitude. Je mobilise des formes fragiles – crânes floraux, végétaux fanés – qui évoquent dans mon travail, le lien entre la disparition de certaines espèces et l’impact qu’elles ont sur notre propre condition humaine. Je suis en ce sens, à l’affût d’articles ou d’émissions concernant l’état de nos écosystèmes ou d’ouvrages sur l’écologie pour nourrir ma réflexion.

Avec Haruspices, le début des présages, j’ai voulu confronter les pratiques anciennes de divination aux outils contemporains de « prédiction ». J’ai demandé à une intelligence artificielle de générer des mots, des oracles, que j’ai inscrits sur des céramiques inspirées des entrailles lues par les prêtres romains. Ce projet interroge nos manières d’imaginer l’avenir, tout en soulignant les paradoxes écologiques des technologies que nous utilisons.

Dans Sans titre, j’imagine des paysages qui n’existent pas encore. Ce sont des mondes en latence, recomposés, décalés, où les éléments naturels se déploient dans des configurations nouvelles. J’y vois une manière d’ouvrir des espaces de fiction, d’imaginer des futurs pour mieux questionner celui dans lequel nous vivons.

À travers ces productions, je tente de construire des écofictions, des récits sensibles qui interrogent notre lien au vivant et à des futurs possibles. Un travail qui invite à regarder autrement ce qui nous entoure, à ressentir la beauté du fragile, et à se demander ce que nous choisissons de préserver, de transformer, ou de laisser disparaître.