Dès la fin du XIXe siècle, la frontière devient un roman national après l’effondrement du Second Empire et l’invasion allemande jusqu’à Paris. Une première guerre mondiale, une seconde guerre mondiale, la guerre froide, le rideau de fer…
Le grand souffle des sixties va mettre provisoirement de côté les frontières afin de s’ouvrir sur le monde par la musique, les romans, la philosophie, le cinéma… Les écrivains voyageurs, la Beat generation, Nicolas Bouvier, Blaise Cendrars, Alexandra David-Neel, Joseph Conrad, etc… sans oublier Impressions d’Afrique de Raymond Roussel, vont envoyer la jeunesse occidentale sur toutes les routes du monde sans s’encombrer de frontières…
Les soubresauts du monde politique, économique et social vont lentement remettre les frontières au centre. On va voir apparaître un nouveau type d’individu, parfait bouc émissaire, supposé dangereux, le migrant ! Dans le même temps, la chute du mur de Berlin laisse penser quelque temps que les frontières deviennent accessoires après la victoire du capitalisme. Erreur tragique, les frontières se renforcent, on y adjoint des murs un peu partout dans le monde et on découvre effaré que les hommes se déplacent de plus en plus difficilement, certains sont carrément assignés à résidence et, dans le même temps, c’est « open bar » pour la circulation des marchandises !
A l’intérieur des sociétés nationales on assiste à un découpage violent des classes sociales avec une paupérisation galopante, au profit des entreprises et de leurs patrons…
Et le monde de l’art dans tout cela ? L’art contemporain est redevenu, comme lors la première révolution industrielle, « la danseuse » des capitaines d’industrie qui spéculent sur les artistes comme sur les terres rares.
On voit de plus en plus d’artistes qui se tournent vers l’écologie, échappatoire ? Peu disent le monde à travers la violence sociale et économique qui détruit les sociétés et les hommes. Comment raconter, imaginer, rêver le monde alors qu’il est « éparpillé façon puzzle » comme un miroir brisé ?
Tâche ardue, exaltante ! Nous attendons vos regards, vos émotions pour faire de ce nouveau rendez-vous, « Opération à Cour Ouverte n° 17 », un moment d’échanges, de partages et d’émotions.
APPEL À PROJET
“L’engagement particulier de l’artiste, c’est de descendre aux entrailles des choses et de rendre exactement ce qu’il a découvert.” Roger Vailland
L’exposition aura lieu du 15 septembre au 6 octobre 2024 dans les bâtiments de la ferme du 3 rue Alexandre-Bouthors à Beauquesne.
Toutes formes de pratiques sont attendues. Les propositions retenues seront présentées lors de la 17ème édition de notre « Opération à cour ouverte ».
À cette occasion, un exemplaire du catalogue édité par notre association sera remis à chaque exposant.
Proposition à envoyer avant le 31 mars 2024 à “Culture à la ferme”
3 rue Alexandre-Bouthors
80600 Beauquesne
culturealaferme@yahoo.fr
1 Créer, à partir d’événements artistiques, un réseau social et culturel en milieu rural.
2 Ouvrir le dialogue entre pratiques artistiques et un public le plus large possible.
3 Considérer la culture artistique comme une composante de la culture globale de notre société.
4 Rétablir un échange entre culture globale et culture artistique.
5 Réunir les pratiques des arts plastiques et des arts appliqués dans une même démarche de réflexion et de production.
6 Présenter, sans a priori de catégorisation mineure ou majeure, le travail d’artistes et de concepteurs qui questionnent le monde actuel dans ses
dimensions sociales, écono-miques, politiques et esthétiques ; résultat d’une expérimentation à la croisée des arts plastiques, des arts appliqués
et des sciences humaines.
7 Rendre ce travail lisible et compréhensible en l’accompagnant par des échanges entre publics et praticiens.
8 Positionner le praticien dans un rapport de proximité avec le public.
9 Organiser des sessions d’expositions sous forme d’appel à projet ou de présentation d’artistes.
10 Accompagner ces événements d’un document de synthèse précisant la ligne éditoriale des expositions.
RÈGLEMENT OPÉRATION À COUR OUVERTE #17
Votre proposition doit s’inscrire dans le champ des arts plastiques ou des arts appliqués, faire l’objet d’un travail spécifique répondant à notre appel à projet ou d’un travail récent s’inscrivant dans cette réflexion.
Cette proposition est à envoyer, avec vos coordonnées, avant le 31 mars 2024, sur support numérique accompagnée d’une note d’intention de 1000 signes maximum.
Il sera demandé à chaque artiste retenu d’être présent le jour du vernissage.
Culture à la Ferme prévoit de verser une somme forfaitaire (en fonction des aides qu’elle aura pu obtenir) à chaque plasticien exposé ayant respecté le règlement.
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